La nouvelle politique énergétique en France

Published 21.5.2017

Les électeurs français ont choisi Emmanuel Macron comme le nouveau président. Ce choix devrait assurer un soutien important pour la transition énergétique du pays. Alors que Marine Le Pen avait affirmé pendant la campagne sa position de l'avocate ferme de l'énergie nucléaire, l'ex-ministre de l'économie souhaite suivre le plan de son prédécesseur François Hollande de réduire la part de l'énergie nucléaire de 72 % dans la génération de l'électricité en France à 50 %, d'ici en 2025. Mais il y a de plus en plus de spéculation à ce sujet. Un conseiller du nouveau président a rapporté pour Bloomberg que le but de réduction de l'énergie nucléaire à 50 % peut être atteint entre 2030 et 2033. L'un des enjeux cruciaux sera certainement dans quelle mesure EDF réusira avec son programme de 48 milliards d'euros pour prolonger la durée de vie de ses 58 réacteurs nucléaires. Le 9 février, Monsieur Macron a dit à WWF France qu'il ne pouvait pas constater si le but pour l'année 2025 était „réalisable“ comme les décisions stratégiques concernant ce sujet seront prises vers la fin de 2018 ou le début de 2019.

Le président est favorable de la transition vers les énergies renouvelables. Non seulement il planifie de doubler la capacité éolienne et solaire afin de remplacer la part du nucléaire, mais d'ici en 2022 il veut sortir progressivement du charbon. De plus, pour la durée de son mandat, il a affirmé la réalisation de plusieurs projets de l'énergie renouvelable d'une capacité totale de 26 GW qui auront besoin de 30 milliards d'euros d'investissements.

Après la nomination de l'environnementaliste Nicolas Hulot comme le ministre de l'énergie et l'écologie, personne ne doute qu'une transition énergétique rapide aura lieu en France. Les actions d'EDF qui ont fait un bond de 20 % après le résultat des élections ont perdu 7 % après l'annonce de M. Hulot à la tête du ministère. Pendant sa longue carrière, M. Hulot a refusé plusieurs propositions pour les postes publiques sous les mandats de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Il a constaté que c'était la première fois qu'il a été vraiment offert de passer à l'action pour l'environnement: „Je crois, même si je ne suis pas sûr, que la nouvelle situation politique offre une opportunité pour agir et je ne peux pas l'ignorer“, il a dit sur son compte Twitter.

Le mois dernier, dans un interview avec Libération, M. Hulot a dit que EDF avait besoin de changer la politique du nucléaire et viser les énergies renouvelables: „[...] tant qu'ailleurs, la transition énergétique accélère, EDF s'approche à l'Areva, surinvestit dans les projets couteaux comme Hinkley Point [au Royaume-Uni] et n'investit pas assez aux renouvelables.“

Bien que M. Hulot soit considéré par certains, un activiste environnemental qui s'oppose fortement à l'énergie nucléaire, il semble avoir plutôt un avis pragmatique sur la transition énergétique en France. „On ne peut pas imposer la transition par force. La transition doit être faite d'une manière acceptable,“ il a précisé. De plus, M. Hulot semble réaliste sur la vitesse avec laquelle le nucléaire peut être remplacé. Quand Le Parisien a demandé son avis sur la possible fermeture de la centrale nucléaire à Fessenheim, M. Hulot a dit que la fermeture était importante, mais aura un coût social. Néanmoins, il a constaté que „comme l'énergie renouvelable devient de plus en plus competitive, le modèle commercial de l'industrie nucléaire appartient au passé.“

Même le nouveau Premier ministre, Édouard Philippe qui avant gérait les affaires publiques de l'Areva, le groupe nucléaire, a dit à France Inter Radio que le gouvernement poursuivrait un développement „rapide, massive et visible“ vers les énergies renouvelables, rapporté par Reuters. Mais il a assuré que le nucléaire, le fournisseur majeur de l'électricité en France, continuera à constituer une „base de sécurité“.

M. Macron semble être un avocat de la politique environnementale qui veut agir contre le changement climatique. Dans sa vidéo, largement partagé sur les réseaux sociaux, il s'adresse envers les politiciens, scientifiques et autres intellectuels en faveur des politiques environnementales surtout aux États-Unis et les invite à poursuivre leur travail en France.

Je suis curieux de ce qu'apportera cette situation prometteuse et si la France rejoindra l'Allemagne et le Danemark et deviendra un autre leader des renouvelables en Europe. En tout cas, ce qui concerne les politiques environnementales et la transition énergétique, Emmanuel Macron a l'air pro-actif et dans ce sens je crois qu'il incarne un changement positif.

Sources:

Macron names Green campaigner as environment minister, ex-nuclear exec as PM, The Energy Mix, published 19th May, consulted on the 20th May 2017 on http://theenergymix.com/2017/05/19/macron-names-green-campaigner-as-environment-minister-ex-nuclear-exec-as-pm/

Michael Stothard - Green activist and minister Nicolas Hulot to test Macron over energy, Financial Times, published 19th May, consulted on the 20th May 2017 on https://www.ft.com/content/9a6752cc-3bc4-11e7-ac89-b01cc67cfeec

Megan Darby - France set for ‘massive’ renewables boom under president Macron, Climate Change News, published 18th May, 2017, consulted on the 20th May 2017 on http://www.climatechangenews.com/2017/05/18/france-set-massive-renewables-boom-president-macron/

François Beaupuy and Helene Fouquet – Macron may have to break his campaign promise on nuclear power, Bloomberg Politics, published 26th March 2017, consulted on the 20th May 2017 on https://www.bloomberg.com/politics/articles/2017-04-26/macron-weighs-nuclear-option-as-edf-pushes-52-billion-renewal


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